S’il y a une chose que j’ai mis du temps à apprendre c’est bien de dire « non ».
Ce petit mot était pour moi tellement dur à prononcer. Il s’accompagnait de stress, de maux de ventre, alors autant dire oui.Pourquoi tout le temps dire « oui » ?
Parce que cela ne génère pas de conflit, parce que ça dépanne les autres, parce que ça donne le sourire à l’autre.
Et si cela ne me convenait pas ? Et bien je me trouvais des excuses pour me dire que ça ira, que j’ai été sympa et que c’est comme ça que beaucoup de gens me vois et c’est ce que je suis.
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le rôle de la gentille, au point que mes sœurs parfois m’alertent et me calme parce que c’est trop.
Pour moi il n’était pas possible d’être trop gentille.
Pour moi on a tous du bon en nous. Oui parfois je pensais que les gens se rendraient compte de leurs stupidités si je continuais à être sympa avec eux
Pour moi dire non, c’était comme lâcher son ami.e, pote, collègue.
Pour moi on dit toujours que oui ça va, même quand on est au bord du gouffre.
Je te laisse imaginer les situations dans lesquelles je me suis parfois retrouvée !
Je vais passer sur le nombre de « oui » que j’ai dit, sur le nombre d’actions que j’ai réalisé alors que je n’en avais pas envie et sur les relations pourrites (oui pourrites) que j’ai eu à cause de ce comportement.
Je me suis rendue (véritablement) compte du problème quand mon fils a commencé à grandir (je parle comme s’il a 18 ans…). C’est un enfant très gentil et quand tu lui demande si ça va il te répond quasiment toujours « oui ».
Un jour on était à l’hôpital parce qu’il n’allait pas bien, je lui demande si ça va et il me dit « oui ». Il n’était pas dans assiette, fièvre, pâleur, etc. et je lui ai fait un câlin en lui disant qu’il avait le droit de me dire « non ». Il est petit, je ne sais pas s’il a compris, mais c’était important pour moi qu’il le sache.
Et là je me suis dit que je ne pouvais pas dire ça à mon fils et de l’autre côté agir comme je le faisais.
Alors j’ai décidé de changer. Je pense que je ne pourrais pas changer ce côté « je crois en la bonté des hommes et des femmes », « on peut arranger les soucis avec le sourire », etc.
Mais je ne veux plus faire des choses qui ne me conviennent pas, me mettent dans la mouise, bref des choses que je n’ai pas envie de faire.
La première fois que j’ai mis cela en application c’était le bordel dans ma tête. J’avais peur, j’avais mal au ventre et quand j’ai dis « non je ne peux pas », la personne en face a juste dis « ok pas de soucis » et on a continué à discuter.
Et là je me suis dis « bah quoi c’est tout ?»
Ça n’a pas été comme ça avec tous bien sûr, parfois je me suis rendu compte que ce n’était pas des relations saines, que certaines personnes étaient « près » de moi juste parce que je leur apportais quelque chose et quand tu commences à dire « non » bah on ne comprend pas. Pourquoi tu ne les aides pas à faire ce courrier à 23h ? Pourquoi tu ne les dépannes pas alors qu’ils te doivent tellement que si tu avais un comptable il te chikoterai. Et j’en passe.
Pourquoi tout à coup tu dis « non » Lindsay ? Après tout c’est connu : Lindsay pardonne facilement et dit quasiment toujours oui.
C’est un travail de tous les jours, parfois pour éviter les conflits j’ai envie de dire « oui ok c’est bon » et je me souviens qui je veux être, qui je suis et l’exemple que je serais pour mon fils.
Est-ce que toi aussi tu as dû travailler sur certains points pour aller mieux ?